Un lien inaliéable
Il est temps aujourd’hui de discuter d’un terrible problème qui affecte des centaines de milliards de parents chaque week-end : le gardiennage de son petit.
Faut-il les garder enfermer dans le sous-sol accroché au radiateur avec une petite assiette de tapioca ? Faut-il louer les services d’une baby-sitter certifiée conforme selon la loi 1901 ? Ou bien faut-il les « emmener avec soi » ?
Faisant partie de la catégorie chère au Maréchal les « infamous » PMT (un discount please), mon épouse et moi dans 102% des cas prenons notre petit avec nous. Nous avons commencé très tôt à le conditionner l’habituer à la vie en société.
Lorsqu’il était dans le stage « petit rocher », tout se passait pour le mieux dans le meilleur des mondes. On le posait à un endroit dès notre arrivée, lorsqu’il pleurait Yanna lui offrait ses mamelles gorgées de nectar (enfin ce qu’il restait car moi j’aimais ça aussi et je crachais pas sur la tétine – ATTENTION NUDITE), il dégazait bruyamment, et il se rendormait aussitôt.
Fin. Paix.
Puis, quand la possibilité de la station debout lui fut offerte, celle-ci combinée à la possibilité de se déplacer relativement rapidement dans différentes directions, nous dûmes nous adapter. En fait, nous venions de franchir un point de non-retour. Désormais, il fallait le regarder, le guetter, l’espionner. Notre maison devenait une zone hostile qu’il fallait réorganiser. Je dus :
-Cacher les poudres, les bombes, et les liquides caustiques.
-Consommer mes cachets.
-Boire mes millésimes.
-Recycler mes seringues.
-Eventrer mes bas de laine.
-Sucer mes patches.
-Couvrir les prises électriques.
-Renifler ma poudre.
-Manger mon chocolat.
-Fumer mes Cobihas.
-Sceller les portes.
-Barricader les escaliers.
-VendRE mes timbres.
-Murer les fenêtres.
-Brûler mes Paris-Match Edition Spécial Monaco.
-Effacer mes VHS triple X.
-Décapiter les chats du voisinage.
L’univers devint « Child Proof » ou du moins tenta de le devenir, car j’ai depuis découvert qu’un enfant de 3 ans dispose d’un sens de l’exploration hors du commun, enfin hors de mon commun. « Je t’ai dit pas le dentifrice sur le visage, cela ne veut pas dire DANS LES CHEVEUX NON PLUS ! »
Ainsi quand nous fûmes invités chez des amis « Childless », je proposai à ma moitié de le laisser accrocher à un arbre notre petit homme. Il n’était pas question de le laisser indépendamment explorer la demeure de ces « gens-là ».
« Quoi que… » Pensai-je, cela pourrait être l’occasion de bien rire et de faire un billet blog (c’est ce que j’appelle la déformation professionnelle du bloggeur) Il nous accompagna.
Aussitôt la porte franchie, je sus que cela avait été une idée lumineuse une grosse erreur. Une fois nos pelisses offertes à la maîtresse de maison, notre petit garnement se précipita vers la table en verre qu’il s’empressa de couvrir d’empreintes et de bave. J’eus beau le tancer vertement pour affirmer mon autorité, le petit être épileptique se précipita aussitôt vers la collection sublime d’urnes en porcelaine de Ming. Oui, la soirée s’annonçait longue. Elle le fut. Nous nous relayâmes donc pour l’arracher aux fils d’une lava lampe ; nous allâmes le récupérer dans les toilettes en train de faire des expériences. Je le cite : «But Dad, I was trying to measure how long the toilet paper was ! »
Ainsi, c’est promis la prochaine fois c’est au sous-sol qu’il restera, et puis je l’ai menacé de lui couper son abonnement à "Toupie" alors…
Si vous tombez par hasard sur cette photo sachez que mon fiston a pris beaucoup de plaisir à se faire attacher. A -il le même sens de l'humour que son papa, je ne sais ni? En outre, il n'a pas voulu être détacher tout de suite, il trouvait ça drôle. Pire, il a même eu l'idée de mettre du scotch sur sa bouche. Mais que font-ils à l'école?